Une histoire

L’ensemble scolaire Saint André – un établissement encré dans une histoire riche, acteur du présent et tourné vers un avenir dynamique !

Ensemble, dans le dynamisme de notre Foi, nous poursuivons l’œuvre éducative selon le charisme fondateur, attentifs aux besoins des jeunes d’aujourd’hui et dans la communion à l’Eglise diocésaine. Cette fidélité à la congrégation implique la collaboration de tous les membres de la communauté éducative et des élèves de Saint-André.

Retour sur une histoire longue de plus de 200 ans !

A la fin du XVIIIème siècle, le petit Andre-Hubert Fournet n’aimait pas beaucoup l’école : il préférait l’école buissonnière et la pêche aux grenouilles ! Sa mère, inquiète de son avenir, aimerait qu’il devienne prêtre mais voici ce qu’il écrit dans son cahier :

“appartient à André-Hubert Fournet, bon garçon qui ne veut être ni moine, ni prêtre”.

En désespoir de cause, c’est vers l’armée qu’il est envoyé mais il ne supporte pas cet engagement. Il s’en va donc passer du temps chez son oncle, curé à St Pierre de Maillé, dans le Poitou, sa région natale. Il y passe quelques temps et découvre la pauvreté des gens dans les campagnes. C’est sa première conversion et il choisit, contre toute attente, de devenir prêtre.

Il est ordonné en 1776 et succède à son oncle Antoine en 1782 comme curé. Il continue de profiter des bénéfices de sa vie de jeune bourgeois répondant aux invitations des familles aisées. Un jour qu’il attend des invités et que la table est richement dressée, un mendiant frappe à sa porte lui demandant de l’argent pour sa famille. Andre-Hubert n’ayant pas d’argent lui propose du pain et le mendiant répond :

“Pas d’argent ! Mais votre table en est couverte !”

C’est la seconde conversion : dès lors, il vend tous ses biens et se tournent exclusivement vers les plus pauvres.

C’est le temps de la Révolution et du la constitution civile du clergé : Andre-Hubert refuse de prêter serment et doit s’exiler en Espagne. Il ne supporte pas son exil et revient clandestinement, au péril de sa vie, en France, à St Pierre de Maillé, afin de se rendre disponible aux chrétiens. Il reçoit des foules dans la grange des Marsyllis.

C’est là, en 1798, qu’il rencontre Jeanne-Elisabeth Bichier des Âges : cette jeune femme aristicrate, ayant souffert son lot pendant ces temps mouvementées, a toujours souhaité se donner aux plus pauvres. C’est donc tout naturellement qu’elle se tourne vers le seul prêtre accessible afin qu’il l’aide à devenir religieuse.

André-Hubert reçoit fraîchement cette demande : il exige de Jeanne qu’elle quitte ses tenues bourgeoises et revienne plus humblement afin de ne pas effrayer les plus démunis. Il pense sans doute qu’elle ne reviendra jamais. Pourtant, Jeanne-Elisabeth revient, déterminée à se donner à Dieu.

Commence une longue collaboration : Andre-Hubert soutient la vocation de Jeanne, la forme et l’empêche de devenir une moniale cloîtrée en lui disant que le peuple manque de tout ! En effet, tous les religieux ont déserté les monastères et couvent, les écoles et les hôpitaux. Quand les événements se calment, tout est donc à reconstruire.

En 1801, Andre-Hubert retrouve enfin son presbytère de St Pierre de Maillé tandis que Jeanne Elisabeth et 4 amies s’installent successivement à la Guimetière puis à Molante, lieux souvent délabrés qu’elles reconstruisent de leurs mains. C’est à Molante en 1807 que les 5 soeurs pronocent leurs premiers voeux et deviennent les Filles de la Croix sur les conseils d’André-Hubert.

Dans cette maison, elles accueillent les jeunes filles pauvres afin de leur apprendre à lire, à écrire et à compter. Elles enseignent aussi comment tenir une maison. Un soir qu’elle traverse le bois séparant St Pierre de Maillé de Molante, Jeanne entend une voix, un cri et elle découvre une vieille femme malade dans une grotte sous un grand chêne. Elle la ramène à Molante en la portant. Ce sera la première personne soignée par les soeurs.

Les soeurs poursuivent leur vie de prière et de service mais la communauté s’aggrandit et les services se multiplient. en 1819, les soeurs rachètent petit à petit un ancien couvent fontevriste vide depuis 1793. C’est donc à la Puye que les soeurs s’installent et sont encore aujourd’hui.

En 1820, André-Hubert quitte le presbytère pour s’installer à la Puye. Il est âgé et fatigué mais poursuit l’accompagnement des soeurs et le soutien aux plus petits. Il y mourra en 1832. Il sera canonisé en 1933.

Jeanne travaille ardemment. Un jour, elle se blesse gravement et est transportée à Paris pour y être opérée. C’est là que des dames viennent lui demander son aide pour les enfants pauvres des faubourgs de Paris. Jeanne va rencontrer le roi qui la soutiendra dans sa démarche. Elle fonde donc des écoles, en particulier à St Maur !

Jeanne meurt en 1838 et sera béatifiée en 1934. La communauté compte à sa mort 99 maisons et 600 religieuses.

Notre établissement a donc près de 180 ans ! C’état à l’origine la seule école gratuite de Saint Maur, bien avant la création de l’école laïque ! Les soeurs y recevaient donc les élèves pauvres gratuitement tout en accueillant des jeunes filles riches dans un internat, finançant ainsi leur générosité.

Les soeurs ont quitté notre établissement il y a 10 ans mais nous restons en lien avec elles car nous sommes tous un peu des filles de la Croix.